Réforme des universités: l'obsession du classement de Shanghai

Séminaire de Marcel Gauchet, "La redéfinition du savoir sous le néo-libéralisme", EHESS, amphithéâtre, 105, bd Raspail, 4 février 2009

Dans le cadre du mouvement de mobilisation pour l’enseignement supérieur et la recherche, Marcel Gauchet a bouleversé mercredi 4 février le cours prévu de son séminaire à l’EHESS. Deux heures durant, il a posé un diagnostic sans appel à la fois des pratiques universitaires et des réformes actuelles de « modernisation » de l’institution.

Il dénonce, en particulier, une politique universitaire qui, n’ayant été précédée d’aucun diagnostic sérieux, est incohérente et mal pensée. Des clichés, des idées toutes faites ou des mots slogans aberrants tiennent lieu de programme. Le sommet dans le genre étant le mot fétiche d’« autonomie » qui ne veut strictement rien dire sauf à définir ce que peuvent être les modalités de ladite autonomie. Pour Marcel Gauchet, nous nous trouvons devant des réformes qui ne peuvent qu’aggraver le mal auquel elles prétendent remédier et qu’elles n’ont pas analysé.

En outre, le milieu universitaire subit actuellement le contrecoup de la découverte du classement de Shanghai par les hommes politiques français. Les politiques universitaires sont aujourd’hui entièrement guidées par l’obsession de remonter dans le classement de Shanghai sans la moindre réflexion publique approfondie sur la signification de ce classement et surtout, quels que soient ses défauts, sur la manière de répondre aux problèmes réels que ce classement signalait.

Gauchet- Réforme des universités: l'obsession de Shanghai (2h01mn)